Intelligence artificielle et robotique en santé
En 2014, le scientifique Stephen Hawking avait déclaré dans une interview à la BBC, que « Le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait provoquer la fin de l'humanité. » Actuellement, les progrès scientifiques permettent le développement de la robotique et de l'intelligence artificielle. Karl Capek, auteur dramatique, utilise en 1921 le terme de « robot » pour désigner des hommes artificiels dans sa pièce R.U.R. (Rossum Universal Robots). Ce mot provient de la langue tchèque, dans laquelle il signifie « travailleur », et il a ensuite été intégré dans le langage anglais1. Peu à peu, la science fiction s'est emparée de ce thème, laissant toutefois penser qu'il ne s'agirait peut-être jamais que d'une fiction. L'Encyclopédie Larousse2 définit le robot comme étant un « appareil automatique capable de manipuler des objets ou d'exécuter des opérations selon un programme fixe, modifiable ou adaptable ». Les robots peuvent être classés en trois catégories : la première génération (automates), la deuxième génération (robots possédant des capteurs leur permettant d'agir par rapport à leur environnement) et la troisième génération (robots dotés d'une intelligence artificielle). Le terme « d'intelligence artificielle » est introduit en 1955 par les chercheurs américains John McCarthy et Marvin Minsky. L'idée de l'intelligence artificielle est de reproduire l'intelligence humaine sur une machine. Le développement de l'intelligence artificielle connaît aujourd'hui un essor important, et dans de nombreux domaines, à tel point qu'en septembre 2017, le Premier Ministre Edouard Philippe avait commandé un rapport sur l'intelligence artificielle rendu public le 28 mars 20183. En matière de santé, plus spécifiquement, il faut noter l'utilisation des robots médicaux, tels que le robot Da Vinci, et le développement de l'intelligence artificielle en radiologie4 ou encore dans le but d'adapter le traitement au patient5. La robotique et l'intelligence artificielle présentent des objectifs d'automatisation et d'amélioration, mais cela entraine également des enjeux juridiques majeurs. En particulier, les algorithmes de l'intelligence artificielle peuvent utiliser des donnés, qui sont des données à caractère personnel. Les données de santé sont des données sensibles, comme le rappelle le Règlement général relatif à la protection des données, entrant en application le 25 mai 2018. Qu'en est-il alors de la protection des ces données à caractère personnel ? La question de cette protection se pose d'autant plus à l'heure du Big data et du traitement massif de données : des questions comme celles de savoir par qui les données sont traitées, le lieu où elles sont stockées, ou bien d'autres encore, peuvent se poser. En matière de santé, les données traitées peuvent présenter un risque pour la vie privée des personnes concernées, au regard des informations qu'elles peuvent révéler ; informations phénotypiques, état de santé passé, actuel et futur, etc. Par ailleurs, il convient de s'interroger sur la question de la responsabilité en cas de dommage causé par un robot. Déjà en 1957, Isaac Asimov avait imaginé, dans Le Cycle des Robots, encadrer l'activité des robots par les Trois Lois de la robotique. Certains juristes, dont l'avocat Alain Bensoussan, prônent la création d'un statut juridique spécifique, en particulier au regard des caractéristiques des robots dotés d'intelligence artificielle qui ne pourraient, selon lui, se voir appliquer le droit des biens. Ce thème pose aussi des questions d'éthique, notamment au regard de l'évolution inconnue d'une intelligence artificielle pouvant se développer en prenant en compte les éléments de son environnement. Il est ainsi possible de citer l'exemple de l'intelligence artificielle Tay, développée par Microsoft et destinée à discuter sur les réseaux sociaux avec des adolescents, qui au fur et à mesure de ses conversations sur Twitter avec les internautes a posté des phrases racistes. Pour ces raisons, il me semble intéressant de travailler sur ce thème au travers d'une thèse.